Colloque 2024
« Patrimoine et Environnement dans un monde en crise »
Vendredi 22, samedi 23 novembre 2024
A Saint-Christophe-en-Brionnais (salle Bel-Air)
Fondé en 1989, sous la dénomination « Centre international d’Etudes des Patrimoines, le CEP fête, en 2024, le 35ème anniversaire d’une aventure associative exceptionnelle au service du patrimoine. A cette occasion, et dans le cadre des 11èmes journées d’études du CEP, un colloque pluridisciplinaire se tiendra les 22 et 23 novembre prochains (à la salle Bel-Air, à Saint-Christophe-en-Brionnais), intitulé : « Patrimoine et Environnement dans un monde en crise ».
Dans un contexte socio-économique de plus en plus instable, l’équipe du CEP a choisi de faire une pause et de réfléchir collectivement sur l’héritage du passé et les enjeux des années à venir.
Une crise globale : Depuis plusieurs décennies, les scientifiques de tous pays tirent le signal d’alarme, et affirment que nous sommes entrés dans une crise sans précédent, dans l’histoire de l’humanité. Avec 8 milliards d’habitants sur la planète, l’humanité exerce une pression énorme et insupportable sur l’ensemble de l’écosystème « Terre » laquelle menace, à terme, l’ensemble du vivant. Tous les indicateurs socio-économiques, politiques et climatiques clignotent « dans le rouge ; d’un bout à l’autre de la planète. Alors que pouvons-nous faire pour éviter la catastrophe annoncée…d’autant plus que nous n’avons pas de planète de rechange, contrairement aux élucubrations d’un brillant milliardaire américain…Il s’agit, avant toutes choses, de repenser l’ensemble de nos actions et de restaurer le principe de réalité.
Préserver le patrimoine, à quoi ça sert ? En théorie, la préservation du patrimoine, n’a pas besoin de se justifier et cela pour 3 raisons :
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Respecter l'héritage des générations passées. Du patrimoine nous héritons et nous avons le devoir impérieux de le préserver, de l’enrichir et de le transmettre aux générations suivantes. Que penserait -on si notre génération laissait ce fabuleux héritage à l’abandon ?
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Les associations du patrimoine sont un lieu de sociabilité exceptionnel, où se rassemblent des milliers de gens animés par un même enthousiasme pour la préservation du patrimoine…C’est une énorme bouffée d’oxygène pour notre société où tant d’autres liens se dissolvent, laissant place, trop souvent, au désarroi et à la violence.
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L’entretien du patrimoine a un impact économique très positif. La Fondation du patrimoine rappelle que la préservation des monuments est une activité économique à part entière, et un investissement d’avenir. Chaque Euro investi sur un chantier génère jusqu’à 21 € de retombés économiques. La rénovation du patrimoine emploie la main d’œuvre locale ; elle alimente une filière de professionnels et préserve des savoir-faire de haute valeur qui sont reconnus dans le monde entier.
La fréquentation touristique : L’attractivité touristique représente un enjeu énorme pour notre pays. En 2024, 100 millions de visiteurs étrangers sont attendus en France (81 millions en 2022). Les monuments historiques pèsent donc de tout leur poids dans les retombées économiques générées par le tourisme en France…estimées à 63 milliards d’Euros en 2024…c’est 14 fois le budget du ministère de la Culture (4,5 milliards d’Euros).
En 2023-2024, la fréquentation touristique a connu un vrai rebond, après la crise du Covid (2020-2021). Les émissions télévisées consacrées au patrimoine font le plein. Pétitions et mobilisations en faveur du patrimoine enflamment les réseaux sociaux et la fréquentation des sites patrimoniaux ne faiblit pas. « En 2023, les musées et monuments nationaux ont accueilli 46.8 millions de visiteurs…avec un rajeunissement du public (en hausse de 6% dans les musées nationaux).
Voilà pour les bonnes nouvelles ! Reste que l’entretien du patrimoine reste une charge très lourde pour l’État qui a, à sa charge, 48 000 monuments historiques (34 000 classés et 14 200 inscrits). Cela représente un chantier colossal que l’État peine à assumer, sans parler des Collectivités territoriales (Communes, Départements, Régions) qui ont du mal à financer ce qui ressemble souvent à un « puits sans fond ». Près d’un quart des monuments français sont considérés comme en mauvais état, et plusieurs milliers en péril.
Voilà les thèmes qui serviront de toile de fond au colloque du CEP lequel sera présidé par Jean-Pierre Raffin, professeur d’écologie (retraité) à l’Université Paris VII, président d’honneur de France Nature Environnement et ancien membre du Parlement européen, avec une bonne douzaine de conférenciers tous spécialisés dans les domaines du Patrimoine et de l’Environnement.